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PETITS POÈMES RUSSES


Toi, sur la colline où décline,
Géant que le temps fit plier,
Le burg aux blancs débris, tu souriais, câline,
Le coude au marbre d’un pilier.

Tu chatouillais d’un bout de tresse
Les décombres en désarroi ;
Et l’adieu du soleil attardait sa caresse
Sur le mont, la ruine, et toi !

Le vent qui se lève à la brune
Frôlait ta jupe d’un flou-flou
Et prenait aux pommiers des fleurs l’une après l’une
Qu’il soufflait sur ton jeune cou.