Page:Mendès - Petits Poèmes russes, 1893.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
50
PETITS POÈMES RUSSES


Une vieille est au champ. « Bonjour, vieille ! — Merci,
Eh ! c’est Fédia ? dit-elle en liant ses javelles ;
Où donc te cachais-tu, fils ?… ni vent ni nouvelles !
— Où j’étais ?… C’est plus loin qu’on ne peut voir d’ici.

Mes frères sont-ils bien, et ma mère de même ?
Dis si l’izba, toujours debout, n’a point brûlé,
Et dis si Paracha — des gens m’en ont parlé,
À Moscou, — perdit son mari, l’autre carême ?

— Tes frères sont gaillards, ta mère a le teint frais,
Ta vieille maison rit comme une ruche neuve ;
C’est vrai que Paracha, l’an passé, devint veuve,
Mais elle s’est remariée, un mois après. »