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pantéleia


Pareils, durant ces nuits où l’être entier se pâme
Sous les baisers ardents de la Muse, pareils,
Vers l’Idéal lointain nous allons, ô mon âme !

Nous allons, éveillés des terrestres sommeils ;
Notre élan, qui s’accroche à des broussailles d’astres,
Ainsi que des cailloux, fait rouler les soleils !

Vers un palais d’argent aux lumineux pilastres
L’étoile d’Orion nous guide, clair flambeau ;
Le lest humain s’écroule en ténébreux désastres ;

De la vie échappé sans entrer au tombeau,
L’homme plane, et l’amour, rut de l’âme extatique,
S’échauffe à la splendeur fécondante du Beau !