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Page:Mendès - Poésies, t2, 1892.djvu/146

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D’être unis pour l’Eden fiança dès la terre,
Lui, Sagesse, Elle, Amour, et l’un à l’autre égal,
Deviendront un seul ange auguste et conjugal :
Dans Adramandoni, dont les belles pelouses
Voient avec les Epoux converser les Epouses,
Je verrai, nuptiale, en habits de satin,
Mêlée à la lumière et mêlée au matin,
La femme en qui Dieu mit l’Amour de ma Sagesse !

Déjà, car le Seigneur me fait cette largesse,
Je la vois.

                         Loin d’ici, sur la terre pourtant,
Une région morne et splendide s’étend,
Cieux glacés, sol durci, mer immobilisée.
Là, du soleil polaire éternelle épousée,
Mais après tant de : jours immaculée encor,
La neige ne sait point l’ardeur des baisers d’or
Et livre sans périls de fonte ni de hâle
A l’impuissant époux sa virginité pâle.
Steppes développant leur blême immensité
Sous un ciel des candeurs de la terre teinté ;