Page:Mendès - Poésies, t2, 1892.djvu/20

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Trop avant dans l’abîme acharnant leur essor,
Deux Chérubins hâtaient la fuite de sa gloire ;
Mais le vaincu lutta dans sa défaite encor.

Il vainquit ! joie unique en l’infini déboire !
Sur les deux serviteurs du maître contesté
Plana, démesuré drapeau, son aile noire !

L’un des Chérubins dit : « Puisque tu m’as dompté,
« Puisqu’en nous le divin triomphe a laissé prendre
« Un instant de victoire à son éternité :

« Éteins notre lueur sidérale en ta cendre,
« Et, le cœur consolé par de communs tourments,
« Dans ta chute avec toi force-nous à descendre. »

Autour de lui, les siens, dans ces mornes moments,
Les fils de son orgueil, les aiglons de son aire,
Tombaient, brûlés d’éclairs et de foudre fumants,