Page:Mendès - Poésies, t2, 1892.djvu/73

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S’imaginait, n’osant regarder en arrière,
Qu’un bel oiseau faisait dans l’arbre sa prière.

A présent qu’on l’a mis en la châsse d’or fin,
Le petit Salëun n’a plus ni froid ni faim.
Seulement, sous son arbre, au bord de sa fontaine,
Un beau lys a poussé dans la lande lointaine,
Un lys si beau que nul n’en vit jamais de tel ;
L’été, l’hiver, n’importe, il fleurit, immortel,
Plein d’un parfum plus doux qu’un encens de chapelle ;
Et si, passant par là, le soir, quelqu’un appelle :
« Salëun ! Salëun ! » le frêle lys mouvant
Murmure : « Maria ! Maria ! » dans le vent…