Aller au contenu

Page:Mendès - Poésies, t2, 1892.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Le Landgrave de fer

À Philippe Reichel


 
Ludwig, qu’on appelait le Landgrave de fer,
Ayant chassé les loups sous la bise d’hiver,
Errait, le soir tombant, dans une étroite gorge.
Il vit luire à cent pas la vitre d’une forge,
Courut, poussa la porte, et dit au forgeron :
« Mon cheval éventré d’un seul coup d’éperon
Se débat, tout sanglant, dans la bruyère rouge ;
Je suis las ; loge-moi cette nuit dans ton bouge. »
L’autre dit : « Si tu veux mal dormir, dans ce coin
Tu trouveras un lit fait de paille et de foin.