Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/211

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Les habitants mortels de la terre, à peine dégagés de l’animalité primitive, déjà pareils à nous cependant, sont nés, et, avec eux, le malheur. Dans la forêt, cassée çà et là par la foudre et brusquement sillonnée d’éclairs, une fuite haletante, dont l’orchestre note impitoyablement les désespoirs et les chutes, se précipite sous la poussée des éléments ennemis. Elle grimpe les côtes, rouleaux bas-fonds, se relève, retombe et se redresse, et court. Qui donc fuit ? Qui donc poursuit le fuyard ? Tout à coup, dans la cour intérieure d’une habitation barbare, une porte, sous le coup de genou de la tempête, s’ouvre, et un homme entre, vêtu de peaux de bêtes, sauvage et beau, qui se retient aux murs, marche en avant encore et, se traînant jusqu’au foyer, succombe évanoui.