Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/230

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des merles et des fauvettes, et le rut aboyeur des loups ; quoi donc ? lui seul est-il né sans que deux êtres se soient unis pour le mettre au monde ? Ce qui est certain, c’est qu’il n’est pas le fils, c’est qu’il ne veut pas être le fils de ce forgeron trapu et velu, cagneux, bossu, hideux, qui, nuit et jour, s’efforce à reforger les tronçons brisés d’une antique épée. « Crois-moi, dit le nain, —on reconnaît en lui le Niebelung peureux que flagellait autrefois Alberich voleur de l’Or, — crois-moi, je suis ton père et ta mère ;je t’ai donné, pauvre petit, le boire et le manger. Les renards ressemblent aux renards qui les ont engendrés, mais il n’en est pas ainsi des hommes. Viens embrasser ton vieux père, ô mon doux Siegfried ! » Siegfried répond : « Tu es laid ! Est-ce que le crapaud peut avoir pour enfant le poisson aux