début de la première chanteuse. Il fut on ne peut plus brillant. Le spectacle commençait par une comédie en trois actes de M. Bouilly, Madame de Sévigné. Pendant la représentation, Elisa fit des vers sur la jeune et jolie actrice qui jouait le rôle de Marie ( c’était la fille du directeur ). Ces vers, que je joins ici, n’ont point fait partie des deux éditions des Poésies d’Élisa.
Que j’aime cette voix timide,
Cet embarras, ces yeux pleins de douceur,
Cette bouche semblable au bouton d’une fleur,
Qui naïvement se décide
À confier le secret de ton cœur !
Ah ! quand, accompagné du plus joli sourire,
S’en échappe l’aveu que tu fais à Pilois,
Marie, en secret on désire:
Tout comme lui suivre tes lois.
Chacun, épris de ta grâce touchante,
Tremble quand Sévigné, jaloux de son bonheur,
Pour tromper ton âme innocente,
Sous le doux nom d’ami te cache un séducteur.
Oui, pour cette aimable ingénue,
On craint, on blâme son amour ;
- ↑ Devenue depuis madame Thénard, la même que les Pariens sont si souvent allés applaudir au Vaudeville.