Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/23

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détail des qualités si précieuses qui la distinguaient. Aussi me semble-t-il, d’après ces observations, justes peut-être, mais je crois un peu trop durement faites, voir la critique se lever en masse et l’entendre me demander de sa voix sévère si je pense que le titre de mère d’Élisa Mercœur me donne à moi, inconnue dans la littérature, le droit acquis d’écrire, ou si je me crois assez de génie pour me faire pardonner cette audace… Non, je n’ai point de génie, non, je le sais ; je n’ai pas même ce que l’on rencontre si facilement dans toutes les classes, de l’esprit et du savoir, mais j’ai du jugement et le cœur où Élisa déposait les pensées les plus intimes du sien — C’est donc dans ce cœur, où ma bonne et candide enfant a enfoui tous les trésors de son cœur, que j’ai fouillé pour en détacher, non sans souffrances horribles, tous les douloureux quoique bien chers détails que contiennent les Mémoires et les Notices qui se trouvent dans ses œuvres.

On ne m’aurait point disputé le droit si légi-

    que je puis dire, c’est qu’on m’y donnait des conseils dans les mêmes termes que ceux que m’avait donnés la personne dont je viens de parler ; on me la désignait comme étant la seule par qui je dusse faire achever les travaux de ma fille.