Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/284

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Quand le noble martyr emportera, vainqueur,
        Tout une éternité de gloire

    Réveillez-vous, fils de Léonidas :
Un moment de revers n’éteint pas le courage ;
Allez braver encor le destin des combats ;
    La liberté, voilà votre héritage :
        Des pleurs ne la rachètent pas.

Du sang des ennemis rougissez votre lance ;
Tous ceux dont vous foulez les ossemens épars
    Vous ont laissé pour glaives leur vengeance,
        Leur souvenir pour étendards.

Le fardeau du malheur vainement vous opprime ;
Marchez ! le sort plus juste a marqué la victime,
Livrez-vous au désir qui s’éveille en vos cœurs.
Déjà, vous ombrageant de son aile divine,
Un ange protecteur sur vous plane et s’incline ;
        Et les échos de Salamine
Vont bientôt répéter vos chants triomphateurs.

Écoutez : cette heure où le sommeil réclame
Nos membres fatigués qu’enchantent ses douceurs,
Où nos sens engourdis laissent vieillir notre âme,
Où la pensée est libre en ses vagues erreurs,