Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/288

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« Quand au feu qui languit s’unit une autre flamme,
« C’est bientôt d’un bûcher la pétillante ardeur ;
        « Ainsi, pour brûler votre cœur,
« L’âme de vos aïeux va s’unir à votre âme.

« Que ce feu qui jaillit échappé du tombeau
« Vers les champs de l’honneur vous guide, vous entraîne ;
« Grèce, relève-toi ! de ta pesante chaîne
        « Se brise le dernier anneau.

« Je vais donc retrouver mon antique patrie :
« Je la vois s’élançant, intrépide aux combats ;
« Loin d’elle un lâche effroi, lorsqu’elle se confie
        « Aux accens de Léonidas.

« L’esclavage n’est plus ; sa gloire qui s’achève
« Embellit de lauriers son front victorieux ;
« Au temple de la paix elle suspend le glaive ;
« Et ses vœux, son encens, vont monter vers les cieux. »

Il dit ; et dans les flots de l’océan des mondes
Il se perd élevé sur un char vaporeux :
Il dit ; et maintenant c’est du bruit seul des ondes
Que gémit au désert l’écho silencieux.

Noble Léonidas, que le tyran succombe ;
Qu’il meure : contre lui viens diriger leurs bras,