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Où la mienne désabusée
Sur soi-même jette un regard :
La coupe en un jour épuisée,
Sur mes lèvres, déjà brisée,
Épanche un reste de nectar.
De fleurs, hélas ! trop tôt fanées,
J’ai vu priver mon court exil…
Des heures mêmes fortunées,
En suivant le cours des années,
Jamais un instant revint-il ?
Un jour s’éclipse dès l’aurore,
Un autre s’achève à demi ;
Sortant de la nuit que j’ignore,
Un autre lui succède encore,
Flétri par un vent ennemi.
Maintenant le voile se lève
Et chasse l’ombre de l’erreur :
Ah ! qui pourrait pleurer son rêve,
Quand le poids que la mort soulève
Laisse enfin respirer le cœur.
Gronde encore, impuissant orage
Tous mes songes sont envolés !