Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/346

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Et, quand vient la pâle vieillesse,
Tu t’assieds près de son tombeau.

Par toi l’infortuné soulève
Le fardeau posé sur son cœur ;
S’il sommeille, l’aile d’un rêve
Lui cache un instant sa douleur.
Lorsque le trépas l’environne,
Son âme en fuyant s’abandonne
À l’espoir d’un jour plus heureux ;
Puisant l’oubli de l’injustice,
Il voit au ciel un Dieu propice
Qui sourit à ses derniers vœux.

Dans ce triste asile du doute
Où le mortel est exilé,
Tu suis pas à pas dans la route
Son esprit tranquille ou troublé.
Souriant ou versant des larmes,
Par toi l’homme trouve des charmes
Dans un regard, dans un soupir ;
Le passé près du cœur voltige,
Et, paré de ton doux prestige,
Fait un présent du souvenir.

Ainsi, dans sa courte carrière,
Le mortel est guidé par toi ;