Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/348

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Cette souffrance est passagère,
Et de sa blessure légère
Une larme peut le guérir.

Si les doigts cherchent une lyre
Par un instinct mystérieux,
Ton souffle quand elle soupire
L’effleure comme un vent des cieux.
Ta douce erreur, aimable fée,
Si la voix est presque étouffée,
Ranime le son affaibli.
Tu promets des âges sans nombre,
Purs éclairs jaillissant de l’ombre,
Échappés aux mains de l’oubli.

L’amour, cette image céleste,
Cette pure essence du cœur,
Aux humains propice ou funeste,
Te doit ses maux ou son bonheur.
Si quelque regret la dévore,
L’âme sent qu’il existe encore
Une volupté dans nos pleurs.
Toi seule charmes ce délire,
Et sur la flèche qui déchire
Jettes des nuages de fleurs.

Mais souvent d’une voix plaintive
Tu désenchantes nos instans,