Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/353

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LA
GLOIRE ET L’INDIGENCE.
ODE.

 

Du mortel indigent coupable de génie,
C’est, hélas ! au tombeau que le crime s’expie ;
La pierre du cercueil est son premier autel.
Il existe, on l’insulte ; il expire, on le pleure ;
Il commence de vivre à cette dernière heure…
Sous la maiu du trépas il devient immortel.

Élisa Mercœur.
 

Le mérite élancé du sein de l’indigence
Sait prendre vers la gloire un vol plus courageux.

Le Brun.
 

Je n’ai donc plus que toi, lyre, ma seule amie ;
Des sons, des chants encor, tes hymnes, sont ma vie.
Ta voix, l’écho de l’âme, est une voix du ciel :
J’oublie en t’écoutant le poids de ma misère ;
Je souffre moins alors, et, dans la coupe amère,
Ma bouche croit trouver quelques gouttes de miel.