Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/401

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La France leur devait, au sortir des batailles,
Cet asile où l’honneur a consacré leurs droits.

Apparaissant en roi sur cette noble scène,
Le passé se revêt d’un brillant souvenir ;
        Ces vieux guerriers semblent grandir
        Au pied du Tombeau de Turenne.

Non, l’honneur ne meurt pas dans ces cœurs généreux
Qui battent de regret du sommeil de leurs armes
Quand l’écho des combats leur porte un cri d’alarmes,
        Quand leurs fils expirent sans eux.
Ici, nous ne pouvons oublier leurs services,
Ils peuvent dans ces lieux défier tout affront ;
Regardez : qu’il est beau leur front
        Sous un bandeau de cicatrices !

Jadis, témoins sacrés qu’entendaient nos regards,
Pour revêtir ces murs de couleurs étrangères,
Les drapeaux ennemis avaient suivi nos pères
        En captifs de nos étendards.

Où sont-ils donc ?… Les flots ont englouti leur cendre.
Pouvions-nous dans leur perte hésiter sur le choix,
        Lorsqu’à leurs maîtres d’autrefois
        Le sort menaçait de les rendre ?