Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/412

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Et tu l’es, et tu veux la France noble et belle,
Appuyant ton pouvoir sur les lois et l’honneur,
Protecteur de ses droits, fier et jaloux pour elle
        De sa force et de sa grandeur.
Tu rougirais de voir la nation captive,
Dans cette obéissance et muette et passive,
D’un cœur qui n’a plus rien pour sentir un affront.
En rivant à ses bras la chaîne féodale,
Se courber devant toi comme une humble vassale,
          Et placer tes pieds sur son front.
Non, tu n’as point rêvé ce gothique esclavage ;
Tu veux la liberté, mais la liberté sage.
Ah ! poursuis, accomplis ta haute mission !
Le succès appartient au zèle qui t’anime.
          Séparés de la nation,
Des partis opposés que rassemble le crime,
          En vain la coupable union
Voudrait tenter encor d’ébranler ta puissance :
          Garant d’une immortelle foi,
Rien ne peut déchirer le pacte d’alliance
Formé par la raison entre ton peuple et toi.


Élisa Mercœur.