Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/418

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vous vous occupiez à organiser la soirée dans laquelle vous désirez que je fasse une lecture de ma tragédie. Vous lui avez montré, m’a-t-il dit, la liste des personnes que vous avez l’intention d’inviter, et il y a vu en tête des noms des ministres et de ceux des ambassadeurs, le nom de son altesse monseigneur le duc d’Orléans.

Si quelque chose peut donner l’assurance d’un succès, cette lecture doit certainement être le garant du mien. Persuadée comme je le suis de l’influence qu’elle peut exercer sur le sort de ma pièce, j’attendrai, avant de la soumettre à l’arrêt sans appel de ses juges en dernier ressort, qu’elle soit revêtue de ce brevet de gloire pour la déposer au parquet du tribunal dramatique.

Il y a si long-temps que je souffre, qu’il me semble que le jour du bonheur s’approche pour moi ; ah ! puissiez-vous, princesse, en faire briller les premiers rayons sur ma vie. Hélas !

Jeune encor par le temps, vieille par la douleur,
En doublant chaque instant de ma sombre existence,
        Pour y placer plus de souffrance
        Chaque jour élargit mon cœur.