Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/474

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          Où sont tes dieux et tes poètes,
Doux pays au beau ciel, frais Éden de l’amour ?

Quel flot d’une nacelle a conservé la trace ?
          L’écho, pareil au lac d’azur.
          Où chaque image, hélas ! s’efface,
          Ne redit plus les chants d’Horace
          Aux solitudes de Tibur !

L’ITALIE.


Voyez-vous ce beau ciel, ces lacs bleus qu’il colore,
Cette neige de fleurs tombant du citronnier,
Aussi pur que le son qui fuit de la mandore ?
Entendez-vous de loin le chant du gondolier ?

C’est dans ce doux climat où, pour charmer la vie,
On pense avec son âme, on aime avec son cœur,
Où les trésors n’ont rien que l’espérance envie,
Où l’on ôte à l’orgueil pour donner au bonheur.

L’IMAGINATION.


Va, ce double parfum de fleurs et de tendresse,
À pour moi vainement embaumé ton séjour ;
Beau pays ! tu n’as rien qui plaise à ma tristesse :
Car c’est sous d’autres cieux que j’ai rêvé d’amour.