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Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/52

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grés si rapides qu’il semblait qu’elle apprenait par magie ; mais, au bout de ce temps, je crus m’apercevoir qu’elle lisait avec ennui ; quelques larmes tombées sur le livre me prouvèrent que je ne m’étais pas trompée, et je le fermai. Voyant que je reprenais mon ouvrage, elle me demanda pourquoi je ne continuais pas de lui faire lire sa leçon.

— C’est que je vois que cela te chagrine, ma bonne petite, et comme ce n’est pas moi qui l’ai imposé l’obligation de lire, que c’est toi au contraire qui m’as priée de te montrer, du moment où cela te déplaît, je dois cesser de le faire. Tu n’as pas encore trois ans et demi ; tu as bien le temps, comme tu vois, d’apprendre à lire, rien ne presse. Ainsi donc, ma chère enfant, je vais renfermer tous les livres pour que tu ne pleures plus, et je le promets de n’en pas atteindre un seul que tu ne sois décidée à apprendre ; mais à apprendre sans caprices, tu sais que je ne les aime pas… Allons, essuie tes yeux, ma chère mignonne, embrasse-moi et va jouer… Maintenant que tu es bien convaincue que nous ne sommes pas condamnées à vivre dans les ténèbres, tu peux prendre quelques-unes de tes petites bougies pour t’amuser, à la