Un secret… à moi… vous ?
Oui, vous allez m’entendre.
Il ne me faut qu’un mot pour me faire comprendre.
Dans le généralif…
Ciel !
Ah ! vous devinez ;
Vous voyez, rien qu’un mot, et vous me comprenez.
Qui, moi ! qu’ainsi j’entende un secret que j’ignore ?
Oui.
Si vous l’avez dit, pourquoi rester encore ?
Eh bien ! il n’est plus temps de chercher des détours,
D’employer avec vous d’inutiles discours ;
Un tout autre secret me reste à vous apprendre.
Mais que je puisse ou non, madame, vous surprendre,
De quelque trait qu’ici j’atteigne votre cœur,
Tâchez, si vous pouvez, d’écouter sans frayeur :
Soyez calme ; il le faut, et veillez sur votre âme.
(Il lui montre la fenêtre qui donne sur le jardin.)
Hier, dans ce jardin, j’étais aussi, madame.
Abenhamet…
Ah ! ciel ! dites donc qu’il n’est plus !
Quand un seul vous suffit, que de mots superflus !