Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/81

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vient pas nous voir aujourd’hui, c’est pourtant dimanche ; il n’a point de bureau… C’est que cela me retarde au moins… Je n’apprends rien pendant ce temps-là… Tiens… mais, ma petite maman, si tu m’achetais une grammaire, j’étudierais en attendant mon mari… Que c’est ennuyeux qu’il ne vienne pas !!!

Je fus obligée pour lui mettre l’esprit un peu en repos d’aller lui acheter la grammaire qu’elle me demandait ; mais malheureusement pour son impatient désir de s’instruire, son mari, qui ignorait ses projets, ne pouvant soupçonner de quelle urgence il était pour elle de s’initier de si bonne heure dans les difficultés de notre langue et dans le mouvement des planètes, vaquait tranquillement à ses affaires sans s’occuper de ce qui se passait au logis de sa petite femme. Mais aussi (dès qu’il le sut car, au bout de deux jours, Élisa voyant qu’il ne venait pas, lui écrivit pour lui apprendre ce dont il s’agissait et le service qu’elle attendait de lui), comme il accourut mettre tout son savoir à sa disposition ! L’idée qu’avait conçue Élisa de faire une tragédie à l’âge de six ans pour me rendre riche, et sa résolution de prendre des leçons pour acquérir toutes les connaissances pour la