Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/124

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j’ai trop détourné ma pensée du sujet qui devait seul l’occuper ; il faut l’y ramener. Va-t’en, embrasse-moi ; adieu, mon ami, adieu pour toujours, peut-être.

— Non, adieu seulement jusqu’à demain ; attends-moi ; je veux t’embrasser vainqueur.

— Ou me pleurer vaincu. Adieu encore, va-t’en. Adhémar sortit, et emporta le médaillon qui contenait le bouton de rose. D’Entragues ne le remit aux mains de son ami qu’après l’avoir couvert de baisers brûlans.

On sait quelle fut pour les six combattans l’issue de ce duel. Caylus s’y rendit accompagné de Louis de Maugiron, et Jean d’Arces de Livarot. D’Entragues y vint, suivi de Georges de Schomberg et de François d’Aydie, comte de Ribeyrac. Schomberg et Maugiron moururent du coup ; Ribeyrac mourut le lendemain ; Livarot guérit de ses blessures ; Caylus n’expira qu’un mois après ; d’Entragues ne reçut qu’une égratignure.

Transportons-nous au Louvre. Qui pourrait peindre la fureur et le désespoir de