Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/163

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avoir trempé dans une conspiration contre Henri III, en faveur du duc d’Alençon. La reine-mère le fait venir devant elle, le charge d’aller trouver le prince, et d’user de tout son pouvoir sur son esprit pour le décider à la paix et au retour. Le duc de Montmorency ne put s’empêcher de lui témoigner son étonnement d’être choisi pour une telle commission, et de l’être par elle, qui l’avait fait injustement renfermer à la Bastille, et ne l’avait rendu captif que parce qu’elle avait peur de sa liberté.

— Maréchal, dit Catherine, quand j’oublie ce qui s’est passé, vous ne devez pas avoir plus de mémoire que moi.

— Mais, madame, puis-je, en conscience, engager le Duc à se remettre volontairement au pouvoir de son frère ? n’a-t-on pas assez de fois trompé sa confiance, sans qu’il vienne encore se prendre lui-même aux pièges qu’on lui tend, sans que moi aussi je le trahisse, en l’amenant peut-être à courber, sans la voir, son front sous la hache ?