Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/167

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invincible froideur, qu’elle-même se reprochait comme ingratitude, les marques d’intérêt que lui prodiguait la reine-mère ; c’était avec une toute autre disposition qu’elle répondait du cœur à celles de la reine Louise, qui lui avait tenu sa promesse d’amitié fraternelle ; c’était réellement en sœur que l’épouse délaissée aimait sa rivale et en était aimée.

Lorsque le comte lui dit que Catherine l’avait choisie pour être au nombre des dames de la cour destinées à être du voyage de Poitiers, il sembla à Françoise que la bouche de Villequier lui prononçait un arrêt de mort rendu contre elle par la reine-mère. Résignée à sa destinée, elle ne fit aucune objection, et s’occupa aussitôt des apprêts du départ. Une larme âcre d’amertume roula sur sa joue brillante quand Paris disparut à ses yeux dans le lointain de l’horizon ; et lorsque René la conduisit à l’appartement qu’elle devait occuper dans le château de Poitiers, elle se laissa tomber sur un siège, cacha sa