Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/18

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vent favorable pour s’embarquer ; mais, après quelques jours d’une heureuse traversée il s’éleva une tempête si horrible que le vaisseau fut heurté et se brisa contre un de ces écueils qui sont auprès de Messine et que l’on nommait autrefois Carybde et Scylla. M. d’Albano périt ainsi que tout l’équipage. La nouvelle de sa mort se répandit bientôt dans Naples, et ne vint pas plutôt frapper les oreilles de son épouse, qu’elle tomba dangereusement malade et ne survécut que de quelques jours à la perte d’un si bon mari. Sentant sa fin approcher, elle fit appeler son frère, M. de Guiani, lui recommanda sa fille, le nomma son tuteur et mourut peu de temps après, regrettée de son frère qui l’avait toujours véritablement aimée. Aussi transmit-il à Herminie toute la tendresse qu’il avait eue pour sa mère.

Dès qu’elle put parler, il la retira de nourrice et la mit entre les mains d’une dame de ses parentes, qui était supérieure d’un couvent et dont il connaissait le mérite. Madame