Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

le corps sanglant d’un odieux rival, sur l’infâme Adhémar de Birague… je l’ai frappé aussi… Oui !

À ces mots, le duc d’Alençon fit un mouvement convulsif ; Bussy d’Amboise serra la poignée de son glaive.

René présenta au roi un papier froissé : c’était le billet qu’avait écrit Cecco sous la dictée du comte… Henri le prit, le lut ; en le lisant, il ressemblait à un spectre. Et d’une voix sourde, cadencée par une violente émotion :

— Monsieur le comte, vous avez sans doute exercé une vengeance cruelle ; mais elle était juste et méritée. En frappant une épouse parjure, en immolant votre rival, vous n’avez usé que d’un droit que la loi vous reconnaissait. Vous avez été bien loin, mais pas au-delà du pouvoir légal que vous possédiez, comme époux offensé, d’appliquer vous-même le châtiment à l’injure. L’offense vous absout de la peine. Ne vous croyez pas coupable et déshonoré à nos yeux, et si la