Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

eussiez regarde ses mains, si délicates qu’on aurait dit que le poids d’une aiguille devait les fatiguer, si vous les eussiez vues s’occupant à préparer les médicamens, à panser les plaies, à aider à transporter les malades ou à les arranger sur leur couche, à soulever les instrumens, les objets les plus lourds !… puis, si vous aviez aperçu ses jolis pieds, gonflés de lassitude, parcourir les vastes salles des hôpitaux ou monter et descendre de hauts et rudes escaliers, menant à la demeure des pauvres ou des infirmes ; allant, venant d’un quartier dans l’autre, explorant la ville dans tous les sens, et dévorant l’espace pour arriver plus vite… vous eussiez dit à la voir : C’est un ange qui passe revêtu d’une douce forme de femme !

Mais, hélas ! c’était un être de nature humaine ; son corps n’était pas invulnérable comme son âme, et quelque grand que fût son courage, quelque ardente charité qui l’animât, quelque puissante que fût sa volonté pour braver le mal qu’elle éprouvait et