Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/371

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

duo de harpe et de cor. L’oreille fit aller doucement au cœur cette harmonie écossaise. Une dame se plaça ensuite auprès du pianiste accompagnateur ; elle chanta, mais sa voix au mince filet, à l’expression commune, fit regretter que le duo qui avait précédé n’eût pas été plus long.

— « Il est heureux pour cette dame qu’elle ait chanté avant toi ; car, après t’avoir entendue, je doute fort qu’on l’eût écoutée, » dit tout bas madame, de Causin en se penchant vers l’oreille de Fulbertine, enhardie par le peu de succès de la chanteuse et charmée de faire entendre sa belle voix après d’aussi maigres accens.

La vicomtesse vint la chercher pour la conduire au piano.

— « Surtout n’ayez pas peur, lui dit-elle.

— Peur ! Ce que je viens d’entendre m’a donné du courage, répondit mademoiselle de Lucé avec un demi-sourire tant soit peu ironique. Comment avez-vous pu faire chan-