Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/383

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gereux. Elle ne contraignit en rien les désirs de sa nièce, l’approuva sur toute chose, bonne ou mauvaise, se mit à genoux devant tous ses caprices, défendit à ses gens, sous peine d’être chassés, d’être assez hardis pour contrarier mademoiselle ou refuser de lui obéir. Et elle réussit, à l’aide de toutes ses petites concessions, à faire de Fulbertine un véritable despote.

Il y avait heureusement dans l’esprit de la jeune fille de l’émulation et l’amour de l’étude. Elle apprit, parce qu’elle voulait apprendre, pour être louée de ses progrès, pour dépasser ses amies, pour faim admirer partout ses talens. Si elle avait voulu ne rien savoir, on l’eût laissée libre de rester dans son ignorance. L’étude la fatigue, aurait dit sa tante, je ne veux pas détruire sa santé ! D’ailleurs, ma nièce est jolie, elle est riche ; qu’a-t-elle besoin de se casser la tête ? Voilà certainement ce qu’eût répondu, pour sa justification, la trop faible madame de Causin, qui n’eût pas songé qu’un accident peut