Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/42

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ma petite maman ; j’ai vu l’instant que madame Angello serait forcée de renoncer à unir Herminie à M. de Guiani.

— Eh ! pourquoi donc ?

— Je vais te conter cela, écoute :

Elle prit son papier, et me lut ce qu’elle venait d’écrire. La pauvre petite était ivre de bonheur…

S’il n’est personne qui ne puisse se faire l’idée de la joie si naïve et si pure d’une enfant de onze ans, qui vient d’écrire à l’improviste une petite historiette, seulement pour soutenir la gageure qu’elle a faite avec une enfant de son âge, je crois qu’il serait difficile de se représenter le changement qui s’opéra subitement sur cette physionomie naguère si gaie, lorsqu’on m’embrassant elle sentit mes joues mouillées…

— Tu pleures, me dit-elle, d’un ton que je n’oublierai de ma vie ; j’ai donc mal fait, ma petite maman mignonne ?

— Non, me hâtai-je de lui répondre (il me sembla qu’elle allait déchirer ce qu’elle