Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/424

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À ÉLISA MERCŒUR.

Si jeune !… et puis mourir, pauvre ange de souffrance,
Tu courbas donc ton front sous l’éternel décret ;
Peut-être, résignée et lasse d’espérance,
As-tu reçu la mort comme un divin bienfait.
Le chagrin est pour nous ; ce n’est pas toi, poète,
Qui regrettes la vie et son prisme trompeur ;
Le temps en s’enfuyant de sa voix de prophète
T’avertissait déjà de son peu de valeur.
Mêlant ta douce voix aux lyres éternelles,
Quand un ange viendra, dans ses bras protecteurs,
Prendre ta triste mère et finir ses douleurs,
De ses yeux affaiblis, tes lèvres immortelles
                      Recueilleront les pleurs.

Émilie Doussin-Dubreuil.

Tributs de regrets déposés sur le tombeau de ma fille [1], véritable album populaire, où chaque visiteur inscrit ses pensées ou son nom sous les inscriptions que j’y ai fait graver et que j’ai choisies parmi ses poésies.


Tu dors, pauvre Elisa, si légère d’années ;
Tu ne crains plus du jour le froid et la chaleur :
Elles sont achevées tes fraîches matinées,
              Jeune fille, jeune fleur !

Chateaubriand.
  1. Au Père Lachaise, à l’entrée du chemin de Labédoyère, du côté du rond-point.