Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/72

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satin, se balançaient nonchalamment d’un pied sur l’autre, et laissant flotter en arrière le petit manteau jeté sur leurs épaules, semblaient étudier la pose la plus favorable à la moelleuse beauté de leurs formes. Moins scrupuleux dans leur obéissance aux décrets des modes du jour, les partisans du duc de Guise portaient des vêtemens plus simples, des couleurs plus sombres ; mais leur altitude plus noblement aisée, leurs regards plus hardis, sans bannir de leurs manières la grâce et l’élégance, s’alliaient parfaitement à la sévérité de leur costume ; et la plume verte servant d’aigrette à leurs chapeaux de forme élevée, semblait, en ondoyant, projeter sur leur front un reflet d’audace et de fierté courageuse. Quant aux gentilshommes de la suite du duc d’Alençon, quels que fussent leurs avantages extérieurs et la richesse de leurs vêtemens, un élégant d’alors ne pouvait les voir sans sourire de pitié ; car, presque toujours absens de la cour, ils se trouvaient dans le chemin que la mode avait