Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/172

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dites, la première personne qui vous abordait avec des regards ouverts, saluait avec d’affectueuses paroles, ne vous a-t-elle pas semblé un être disposé à recueillir dans son âme ce qui pourrait tomber de la vôtre ?… Et vous avez parlé, ne pouvant plus vous taire, et croyant qu’on vous comprenait.

Heureux si vous ne vous êtes pas trompé, si le hasard, en vous amenant un confident, a justement conduit vers vous celui qu’il fallait à votre secret ! si vos aveux ont touché le but, si celui qui vous écoute vous donne ce que vous demandez en échange de ce que vous lui dites ! non d’impuissantes phrases de consolation, car vous ne voulez pas qu’on vous console, mais des paroles de pitié, parce que vous voulez qu’on vous plaigne, qu’on vous affermisse dans la conviction de votre malheur, qu’on vous persuade que dans le calcul de vos souffrances vous étiez encore en arrière de compte… Voilà ce que vous voulez, n’est-ce pas ? Il semble que la direction naturelle à tous les désirs de