Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/321

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Trois ans étaient venus se joindre aux vingt années qu’avait déjà vécu madame Dérigny à l’époque où nous avons fait connaissance avec elle. Vous vous rappelez que la première fois que nous l’avons vue, elle s’occupait de sa toilette, pour la fête qu’elle donnait le soir. Alors un riche collier de diamans relevait encore de son lumineux éclat la fraîche beauté de ses épaules au contour romain. Vous vous souvenez de la magnificence du bal que donnait le vaniteux Arthur, de la richesse, des ornemens prodigués dans ses vastes salons… Vous n’avez peut-être pas oublié non plus cette moquerie jalouse dont les expressions, confiées par des lèvres perfides à de malignes oreilles, parcouraient les rangs des convives… Tout cela ne s’est pas effacé de votre mémoire… Eh bien !…

Cet Arthur, que tout le monde ridiculisait, dont l’orgueil souriait à ces impuissantes attaques de l’envie mécontente, est encore l’objet d’une raillerie presque générale. Mais l’ironie autrefois douce à sa vanité, est main-