Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/39

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semble vouloir me dédommager de tout ce que j’ai souffert, qu’il me faudra voir la misère s’asseoir à mon chevet ; car qu’importe que l’ouvrage m’abonde de tous côtés si la maladie m’empêche de remplir les engagemens que j’ai contractés avec les éditeurs… Ainsi, tu le vois, le bonheur ne se sera approché de moi que pour s’en éloigner aussitôt ; il semble réellement que le sort jaloux n’ait voulu me laisser que quelques instans de joie !… »

Et elle se prit à pleurer si amèrement, elle était dans un tel désespoir, que je craignis de la voir mourir… Non, jamais je n’oublierai ce que j’ai souffert ce jour-là, car je considérais les larmes d’Élisa comme une voix secrète qui l’avertissait qu’elle était frappée à mort… La douleur dès lors se souda à mon cœur ! Que l’on se fasse, s’il se peut, l’idée de ma souffrance, l’idée de mes angoisses… J’étais réduite à feindre,… à parler d’espérance, pour faire rentrer un