Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/404

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Dérigny a prié toute la nuit et a demandé à Louise de désarmer en sa faveur la colère céleste ; il a lu quelques passages de la Sainte-Bible et de l’Imitation de Notre Seigneur Jésus-Christ. Si le repentir peut effacer le crime, Dieu lui pardonnera le sien. Le bon curé arrive ; il est suivi de Pierre, l’orphelin qu’il a élevé et qu’il a amené avec lui à Paris. Pierre se jette aux pieds de Dérigny, lui dit qu’il vient pour le sauver, que les momens sont comptés, qu’il doit profiter de ceux qui lui restent pour fuir ; que dans peu il ne sera plus temps ; qu’il doit vivre pour sa femme, pour son fils ; que lui n’a point de famille sur qui le déshonneur de sa mort puisse rejaillir ; qu’étant tous les deux de la même taille, et ayant les cheveux de la même couleur, il lui sera facile de sortir de la prison sans être reconnu ; qu’il n’est besoin pour cela que de changer de vêtement. Dérigny se jette dans les bras de Pierre, refuse le sacrifice de ce fidèle serviteur : il a fait le crime, il doit subir la peine.