Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/458

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en expirant, dans votre reconnaissance et dans votre fidélité.

C’était son dernier mot : l’effort qu’il venait de faire avait achevé d’épuiser ce qui lui restait de raison et d’existence, et le malheureux, suant une eau brûlante, se débattait dans les angoisses de l’agonie, lorsque les deux compagnons de Versois s’approchèrent du lieu de cette scène funèbre.

Vous pensiez probablement, ne voyant pas arriver les bons pères, qu’ils avaient peut-être été aussi eux accosté par quelques voyageurs incivils. Nullement, le seul être vivant qu’ils eussent rencontré, était le cheval de Bélée. Envoyant ce palefroi errer sans maître, il était venu à la pensée des moines de tâcher de s’en saisir ; après d’assez longues tentatives, ils avaient fini par s’en emparer, et ils l’amenaient à la remorque de leurs mules, quand Versois leur crie d’avancer.

Tous trois alors placèrent et attachèrent sur son cheval l’infortuné Bélée ; mais la