Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/483

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cinq avenues étroites et sombres. Au centre de cette place était un chêne immense, fier géant séculaire qui cachait, sous son vaste manteau de noirâtre feuillage, les cimes des arbres qui l’environnaient. Au pied de ce chêne, sur le tronc duquel était gravé l’écusson de France et dont les branches les plus voisines du sol balançaient dans l’air une demi-douzaine de corps de pendus, seul et immobile comme une statue équestre, se tenait un cavalier revêtu d’habits religieux, c’était Versois, arrivé depuis une heure au rendez-vous que le roi lui avait fait indiquer par Olivier.

En se préparant dans un tel lieu pour cette audience promise et impatiemment attendue, l’esprit du bénédictin éprouvait, certes une commotion non habituelle, mais ce n’était nullement une émotion de crainte : le barbier, en lui apprenant le succès de sa demande, avait eu la générosité de l’avertir de la nature des dispositions où le roi se trouvait à son égard ! Le moine, pour s’en