Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/528

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le roi… Sans avoir l’air de la demander, il a obtenu la confiance du prince Charles : l’amour à besoin d’un confident.

L’abbé de Saint-Jean-d’Angely a engagé Colette de Monsoreau à se rendre à Angely pour y voir le duc à son passage ; elle est, depuis quelques jours, dans les environs de l’abbaye… Elle est agitée… Ses jours ne sont pas en sûreté tant qu’elle restera dans les états du roi de France. De Versois l’a assurée qu’elle trouverait un sûr asile dans ceux du duc de Guyenne ; que lui seul peut la soustraire à la vengeance du roi. Elle doit se jeter aux pieds du prince à l’instant où il quittera l’abbaye pour retourner à Bordeaux. Mais, au moment de réclamer la protection de Charles, un scrupule l’arrête… Qui donc lui dira ce qu’elle doit faire ? à qui se confiera-t-elle ? Les malheureux n’ont point d’amis… Mais un confesseur peut et doit tout entendre ; et, le soir même, de Versois doit entendre sa confession dans l’église de Saint-Jean-d’Angely. Elle lui dira