Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/550

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tend. Louis ne répugne à aucun moyen lorsqu’il veut se défaire de quelqu’un qu’il redoute ; il fait arrêter, comme complice de l’empoisonnement, un homme intègre qui, dans plusieurs circonstances, avait osé résister à ses ordres, lorsque l’honneur ne les avait pas dictés. Le malheureux, fort de son innocence, nie d’abord ce dont on l’accuse ; la souffrance lui fait avouer le crime qu’il n’a pas commis, et il expire en faisant cet aveu mensonger. Louis, qui n’a aucune puissance sur ses remords, supporte en silence la torture qu’ils donnent à son cœur ; un frisson le saisit et parcourt tous ses membres, il voudrait fuir, mais il se sent arrêté comme par une main invisible : il sait le fond qu’on doit faire d’aveux arrachés par la souffrance. Il entend la condamnation de celui qui devait l’empoisonner et qui déclare avec fermeté que le duc de Bourgogne est innocent et qu’il est sans complice. Le malheureux est condamné à être écartelé et traîné sur une claie au supplice ; sa tête sera mise au bout