Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/603

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mère ; il va à elle, la prend par la main, la fait asseoir près de lui et veut qu’elle donne à téter à son joli marmot qu’il prend dès cet instant sous sa protection, et il baise l’enfant au front… L’enfant, sans respect pour la Majesté Royale, passe une de ses petites mains dans le collier de l’Ordre de Saint-Michel que le roi a au cou, et ce n’est pas sans peine que la mère parvient à lui faire lâcher prise… Louis aime les braves gens ; il sait que la villageoise a son père qui est infirme et qu’elle lui donne les plus tendres soins (c’est ce qu’Olivier lui a dit tout bas). Louis veut que ce vieillard ne manque de rien, et il donne l’ordre à Olivier de faire compter dès le jour même à la villageoise une somme pour l’entretien de son vieux père et pour celui du petit marmot ; et il dit à la paysanne que chaque année, à pareil jour, elle en recevra une semblable… Dès que les forces de Louis lui permettront de sortir, il veut aller manger la soupe avec le vieillard… Louis ne se plaît qu’avec ses bons paysans qu’il