Aller au contenu

Page:Mercier - L’Habitation Saint-Ybars.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« Vous ne m’avez donc pas oubliée ? dit la vieille ; ah ! je vous reconnais bien là, toujours bon, toujours compatissant. Merci, M. Démon ; que le bonheur revienne ici avec vous, nous en avons grand besoin. »

Avec Démon la vie sembla rentrer dans la maison de Vieumaite ; il voulut tout voir ; il montait, descendait, remontait, posant des questions, se faisant tout expliquer. Quand Blanchette rentra, sa gaîté s’ajoutant à l’animation de Démon, les appartements prirent un air de fête. On eût dit qu’un esprit nouveau agitait toutes les têtes. Pélasge se sentait rajeuni de dix années ; Mamrie et Lagniape allaient et venaient, trébuchant, riant de leurs propres gaucheries, et dépensant des torrents de paroles. Mme Saint-Ybars semblait sortir d’une longue léthargie ; elle voulut avoir sa part dans tout ce qui se faisait pour fêter le retour de son fils. Au dîner, elle parla comme elle n’avait pas fait depuis la mort de Chant-d’Oisel ; plusieurs fois même elle s’exalta, ses yeux éteints se rallumèrent, un retour de chaleur colora ses pommettes flétries. Dans la soirée elle posa des questions à Démon, et fit plusieurs remarques d’une grande justesse. Du reste, elle se retira d’assez bonne heure ; elle se sentait fatiguée. En se couchant elle dit à Blanchette que la tête lui bouillait, mais que cela se passerait en dormant.


CHAPITRE XXXVIII

Démon s’informe de l’état présent du pays



La nuit était fraîche et resplendissante. Pélasge et Démon sortirent, pour causer en se promenant. Démon demanda des renseignements sur l’état présent du pays.