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Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/152

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fait à la nature !… Dieu !… J’ai cru entendre crier dans mon sein… Voilà donc ceux qui se disoient nos amis, nos protecteurs !… Ils appellent des bienfaits !… Ils ont pu !… L’oseroit-on imaginer !… Horrible mets que tout mon cœur a repoussé encore plus que ma bouche, c’est ton souvenir qui me rend la mort douce & desirable !

Hilaire pere.

Vois la main vengeresse du ciel appesantie sur cette ville, puisque les ministres des autels ne sont pas étrangers à de tels désastres.

Mad. Hilaire.

Eux ? Ah, je commence à voir & à croire !… Allez, ils ont pêtri pour nous cette pâte exécrable, composée d’ossemens humains, arrachés aux cimetieres ; mais ils vivent dans l’abondance, en nous contemplant mourir d’un œil dérisoire ou indifférent.

Hilaire pere.

Plains-les, mais sans les outrager…