Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/24

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ce même état. Les nations sortent redoutables de ces débats intestins. Les lumieres politiques sont plus répandues, les bras plus fermes & plus exercés. La fureur & la violence de cette guerre la rendent même de courte durée ; elle ne connoît pas ces temporisations cruelles, dictées par des chefs tranquilles au fond de leurs cabinets ; elle ne connoît pas ces reprises qui éternisent les combats & font couler goutte à goutte le sang des hommes. Le sang coule à propos & élancé de veines généreuses ; la querelle est promptement vuidée ; l’état tombe, ou est réparé.

Voyez l’histoire : presque toutes les guerres civiles, en élevant les âmes, en fortifiant les courages, en répandant la vertu belliqueuse dans tous les esprits, en les échauffant pour la patrie, ont amené la liberté républicaine ; les loix étouffées renaissent parmi le bruit des armes. Chaque individu stipule hautement pour ses propres intérêts, & la nation armée pour la grande