Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/26

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par-tout des changemens heureux ; mais par une exception fatale, la France n’a point recueilli le fruit de ses longues discordes. C’étoit le moment pour elle, après tant d’instabilité, de prendre une forme permanente : elle étoit dans une crise où tout annonçoit la vigueur & la force ; mais les personnages de la guerre civile, & même les corps assemblés, en s’agitant de tant de manieres, ne surent point faire un seul pas vers la liberté. Indifférens, ou plutôt aveugles sur leurs intérêts, les peuples ne surent ni les connoître, ni les étudier, ni même les deviner par instinct ; instinct qui a appartenu aux nations les plus grossieres, capables des plus grandes choses dans des tems encore plus ténébreux. J’ai cherché vainement, dans les écrits de ce tems-là, si je ne rencontrerois pas quelque trait qui tendît à indiquer ces circonstances comme favorables pour opérer une révolution salutaire : l’éclipse de l’esprit humain à cet égard est totale & profonde ; tous ces écrivains