Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/53

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missements lamentables : & ce n’est qu’aux siens, dans ces momens extrêmes, que l’on doit quelque pitié… Si nous allions heurter à quelques portes, elles seroient de fer… Ô mon cher fils ! comment te trouves-tu ?… Tu me paraîs bien pâle… Prends, prends ce qui nous reste… à ton âge on supporte moins le besoin. Ne me désobéis pas, quand je t’ordonne de vivre.

Hilaire fils.

Ce n’est pas le besoin qui me tourmente, mon pere, mais l’ordre que vous me donnez de prendre sur votre part : portez à ma mere & laissez-moi… C’est vous, hélas ! que mon œil voit dépérir chaque jour : & vous voulez que je vive !

Hilaire pere.

N’augmente point nos douleurs… Si tu veux les appaiser, cede à ce que j’exige…

Hilaire fils.

Ô jour épouvantable ! Nous nous disputons tous trois à qui prendra le moins de nourriture ! Vous unissez votre autorité à