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Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/97

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je frémirai dans la crainte que la raison humaine ne rallume subitement son flambeau.

Aubry.

On ne songe point assez à ce que vous venez de dire, & il faudroit à nos chefs la supériorité de votre coup-d’œil.

Guincestre.

N’augmentons point cependant nos alarmes. Ce n’est, pour le moment actuel, qu’un danger imaginaire. L’état où la France est réduite, ne laisse rien à craindre de si-tôt. Elle est trop malade pour vouloir faire l’esprit fort. Le petit peuple sur-tout ne s’en relèvera de long-tems. Il est tellement imprégné d’une salutaire & profonde ignorance, que, dans mille ans d’ici, la chaîne des préjugés dont il est garrotté ne sera point encore usée, & qu’il la traînera à demi rompue, en baisant ses débris, & en regrettant qu’elle ne soit pas entiere.

Aubry.

Gardons toujours la même marche. Tant que nous saurons étudier & conduire les carac-